La flûte à bec

 




Voici un exposé sur la flûte à bec composé par ma sœur. Il vous fournira une aperçu rapide sur cette famille d'instrument.
Si vous avez des questions auxquelles ce texte ne répondrait pas, contactez-moi.

De plus, voici quelques extraits que vous pouvez écouter tout en lisant ce texte :

    - du Vivaldi, voici le mouvement allegro du concerto n°1 en fa majeur «La tempesta di mare». Une flûte alto soliste concerte avec un orchestre de chambre (violon et clavecin).

   - ou du Händel : extrait de la sonate en do majeur pour flûte alto et basse continue (ici, le clavecin).



Pendant plusieurs siècles, la flûte à bec fut le membre favori de la famille des flûtes et des auteurs comme Milton, Shakespeare et Pepys, entre autres, y font souvent allusion.
La flûte à bec tire son nom de son embouchure spéciale qui différencie son timbre de celui de la flûte traversière. Les instruments à vent émettent des sons grâce à la vibration d’une colonne d’air dans un tuyau. Pour qu’un son soit émis sur un instrument de la famille des flûtes, la colonne d’air doit frapper une arête fine et s’y diviser. Sur la flûte traversière, la colonne d’air est dirigée vers l’arête par les lèvres du musicien et la qualité du son dépend de son habileté à bien diriger l’air. Mais sur la flûte à bec, l’embouchure est taillée de façon à ne laisser qu’une ouverture étroite qui dirige l’air contre l’arête.
Grâce à cette embouchure spéciale, il est relativement facile de produire un son sur la flûte à bec.

La hauteur d’une note dépend du nombre de vibrations dans le tuyau. Plus la colonne d’air est courte, plus les vibrations sont rapides et la note élevée. La flûte à bec possède sept trous sur le dessus et un trou en dessous. Lorsque tous les trous sont bouchés, l’instrument donne sa note la plus basse car la colonne d’air dans le tube est la plus grande possible.

Michael Praetorius (1571-1621), compositeur et musicologue allemand, décrit jusqu’à huit flûtes à bec de dimensions différentes. Aujourd’hui cinq sont encore en usage :

     La sopranino (22 cm) dont la note la plus grave est le fa’’.
     La soprano (30 cm) dont la note la plus grave est le do’’.
     L’alto (45 cm) dont la note la plus grave est le fa’.
     La ténor (60 cm) dont la note la plus grave est le do’.
     La basse (90 cm) dont la note la plus grave est le fa.


Histoire

Il y a peu de traces de flûtes à conduit dans l’Antiquité, mais à partir du Moyen-Age on possède de nombreuses preuves archéologiques de l’existence de petites flûtes en os de mouton.


Exemple de flûte à bec médiévale


Après la découverte de quelques exemplaires d’instruments ressemblant à des flûtes à bec au XIIIème et XIVème siècles, les ouvrages d’Agricola en Allemagne et de Ganassi en Italie, au début du XVIème siècle, donnent des détails sur les instruments plus élaborés de la Renaissance : la flûte à bec alto en sol, une flûte en ut et la flûte à bec basse en fa.

La flûte à bec de type baroque a peut-être été introduite pour la première fois en France par Hotteterre. Parmi les instruments de cette époque qui ont survécu, en dehors de quelques flûtes en fa semblables à celles d’aujourd’hui, les flûtes à bec alto (en sol) sont sensiblement plus nombreuses que les autres tailles de flûtes à bec. Ceci prouve sans ambiguïté qu’il s’agissait de l’instrument central et du principal membre de la famille, tant en soliste que dans le domaine orchestral.
Parmi les facteurs de flûtes à bec de l’ère baroque, outre Bressan, on peut citer notamment Stanesby à Londres, Denner et Oberlander à Nuremberg.

Les instruments sont en buis, en érable ou en ivoire. Les trous jumelés pour produire les demi-tons les plus graves, très courants de nos jours, étaient connus mais moins répandus qu’aujourd’hui.

A la fin du XVIIIème siècle, on fabriquait encore des flûtes à bec qui trahissaient souvent l’influence de la facture de la flûte traversière, notamment dans le modelage droit du corps du bas. A la suite de Dolmetsch en Grande-Bretagne, Peter Harlan a fait renaître la fabrication de flûtes à bec en Allemagne tandis qu’en Grande-Bretagne Edgar Hunt écrivait en 1935 la première méthode de flûte à bec.

En Allemagne, beaucoup de facteurs ont alors commencé à modifier le système de doigté (« doigté allemand »).


Répertoire

Le répertoire baroque s’adresse presque exclusivement à la flûte à bec alto. Parmi les compositeurs qui ont écrit des sonates en solo ou des sonates en trio avec une seconde flûte à bec ou un autre instrument, on trouve : Scarlatti, Purcell, Hotteterre le Romain, Pepusch, Loeillet, Vivaldi, Telemann, Haendel, …
Parmi les œuvres modernes pour flûte à bec, on peut citer le Trio de Hindemith ou les Trois airs de Robin Milford. On peut également y ajouter quelques œuvres d’avant-garde écrites pour Frans Brüggen, notamment Gesti de Berio.





Le Flûtiste
Jan Kupecky (1667-1740)

 


Le Yéti©septembre 2001